Petra
Déjà en 1958 , dans "Coke en Stock", Hergé faisait passer Tintin et le Capitaine Haddock par Petra. Le site ne commença à être connu, aménagé et fréquenté par les touristes qu'à partir des années 1980. Entre les croisés au moyen âge et 1812, il était tombé complètement dans l'oubli. Les bédouins habitaient dans les tombes et grottes jusqu'en 1994, et il a fallu les déloger, ce qui ne fut pas facile ! Une nouvelle ville fut construite à côté du site, mais ils firent la "fine bouche". Ils sont maintenant devenus les "marchands du Temple" sur le site, s'occupant aussi des chameaux et chevaux, gagnant très bien leur vie.
Voici où se cache Petra: "1", c'est l'entrée actuelle du site (50 euros le billet s.v.p.). Une très longue et large allée bordée de quelques tombeaux et d'innombrables cailloux, mène à l'entrée du "défilé" (2). Ce dernier est SPECTACULAIRE. Il traverse toute la montagne, par une interminable et sinueuse faille très étroite, aux parois vertigineuses, pour arriver au premier et plus célèbre monument (3) appelé le "Trésor". Toujours derrière la première montagne on trouve les tombes des rois, le théâtre (4) puis la ville romaine (5). En grimpant encore plus haut sur la montagne (800 marches) derrière le "5" on arrive à d'autres monuments et tombes splendides, avec, en allant toujours plus loin... une vue panoramique sur le désert et les environs !
Allée menant à l'entrée du défilé. A gauche la piste sert aux chevaux et cariolles, à droite c'est pour le "bétail à deux pattes", toujours taxé à 50 euros par tête.
La cariolle est évidemment en supplément, proposée à prix d'or ! de toutes façons c'est beaucoup plus beau et spectaculaire à pied.
Joli tombeau d'inspiration égyptienne, avec quatre obélisques taillés dans la roche, et un jeune bédouin escaladeur qui observe les touristes.
Nous entrons dans le défilé. A gauche et à droite, une rigole taillée dans la pierre courre tout le long pour amener l'eau ! Le chemin descend en pente douce.
Par endroits, nous sommes sur l'ancienne voie romaine, avec de grandes dalles de pierre. C'est très propre. Un technicien de surface ramasse les crottes de cheval et autres déchets de touristes.
Tout le long du défilé, nous trouvons des niches dédiées à des dieux et des sculptures comme ce personnage à gauche dont on ne voit plus que les pieds. En fait il conduit un dromadaire, et le fond du défilé, à cet endroit, était ensablé jusqu'à sa taille. En dégageant la voie on a trouvé la sculpture.
Puis, enfin, arrive la fin du défilé et l'on découvre, stupefait et enchanté, la merveille des merveilles: le fameux temple appelé "le trésor".
Pourquoi le "Trésor"? Parce que la légende, transmise de génération en génération disait qu'il y avait un trésor dans l'urne située au sommet du temple. Alors les bédouins ont même tiré à la carabine dessus pour la faire exploser, mais sans succès car elle est pleine et massive. C'est pour cela que l'urne porte des traces de balles. Je ne suis pas monté vérifier! La sortie du défilé, vu de l'autre sens, face au "Trésor".
Le "Trésor" est bien gardé: Agent secret du Nord (à gauche), vrais soldats (à droite), et... Geneviève.
Après le "Trésor" la visite ne fait que commencer et la route sera longue ! Ici des tombes creusées dans la montagne, et quelques "marchands du Temple".
Le théâtre (romain), mais ayant pris la place d'un autre théâtre plus ancien et plus petit. Les trous dans la montagne au-dessus, sont d'anciennes tombes nabatéennes que les romains ont "rabotées" pour agrandir le théâtre! Le petit bonhomme en bas à droite de la flèche, c'est Martin!
Encore une tombe d'inspiration égyptienne. Tombe "royale". N.B. : 150 marches à monter !
Le haut de cette tombe "royale" est façonné par l'érosion, ce qui lui donne un aspect de strates.
D'autres tombes royales. Il faut imaginer le paysage verdoyant et soigné de l'époque. Les canalisations et citernes apportaient l'eau en abondance. Devant les tombes s'étageaient des terrasses fleuries, jusqu'en bas. Il n'y avait pas de rivière, mais plusieurs sources, qui étaient canalisées. La moindre eau de pluie était stockée dans d'immenses citernes.
Enfin, pour les plus courageux (dont je faisais partie, après avoir beaucoup hésité), il y eut l'ascencion vers le temple au sommet de la montagne ! 850 marches, dont certaines n'ont pas été rénovées depuis les romains, avec plein de gens, des ânes qui portent les touristes, et qui montent et d escendent à toute allure, criant "open the way" et leurs petits sabots qui abiment encore plus les marches, qui par endroit n'existent même plus, et qui laissent des crottes très glissantes, et une chaleur accablante, qui donne très soif, et des jeunes gens qui vous dépassent en courant... bref, ce fut très, très, dur !
Mais, arrivé au fameux temple (vide!), au sommet de la montagne, il fallait continuer, car il y avait encore une montagne à grimper pour voir le fameux panorama "end of the world" (à gauche). Tout ça pour apercevoir au loin le désert !
Quand je suis redescendu rejoindre Geneviève, qui sagement attendait à la terrasse du café, je lui dis que je sortais "des bouches de l'enfer"!
Me méfiant de ces grandes bestioles chamarrées, nous sommes rentrés à pied, très difficilement, car nous étions usés et fatigués, et dans le sable ou sur les dalles romaines, c'est très dur, surtout que dans l'autre sens, la pente est inversée, et ça monte, ça monte... jusqu'à l'entrée du site située à plusieurs kilomètres.

Mais, quelle merveille ! et que de souvenirs ! ça vaut le voyage.

Suite et fin:

Wadi Rum, Akaba et la mer morte